Monday 24 August 2015

Chapitre 1 Les Grandes Peurs

(NON, commence plus simplement, avec une phrase courte qui reflète une seule vérité peut être il faut commencer dans la forme d’un poème) It is the words recited versus the words he thinks in his head.  What is he reading, a journal entry or is it the son reading the father’s journal of the father walking in the rain?)

Combien de temps?  Combien de temps sous la pluie?  Dix minutes?  Deux heures?  Toute ma vie?
Et puis, il parle de la pluie comme un événement purificateur.  Et puis il révèle qu’il était hospitalisé il y a deux jours et voilà la lien entre la pluie et son état dépressif.

Il pleut.  Je marche.  Je récite le texte suivant comme un accompagnement à la pluie.

Depuis des années l'ignorance et la banalité ont souillé ma qualité. Je suis ravagé par une grêle de mots durs, par les mots misérables qui sont fragmentaires sans liaison. (donc pour moi, pour les mots misérables, la pluie est un mécanisme purificateur)

La confrontation de l'air chaud et l'humidité devient le battement de la pluie qui est un nettoyage psychologique, un mécanisme purificateur.  La pluie devient un fleuve immense de l’éternité qui porte les choses, le monde extérieur, et les réduites à néant.

(Qui suis-je ?  Un homme, simplement ?  Donc pourquoi vous allez me lire ?  Un homme qui ne sait pas ce qui va passer, ouais.  Je suis nul pour l’instant mais je vais devenir quelqu’un important ou au minimum, quelqu’un qui va vous intéresser.)

 Le liquide se disperse. (où ?  c’est nécessaire de savoir ?  sur ma tête, non, c’est un inondation Je plisse les yeux ?  Je ne porte pas un chapeau.  Mes cheveux sont collés (à ma tête).  J’ai déjà y passer longtemps ?  Combien de temps ?  Il pleut depuis une heure, cinq minutes ?  Je ne sais pas.  Assez longtemps que mes cheveux sont collés (à ma tête) et je suis trempé.  Il n’y a pas un ratio, après cinq minutes je ne peux pas être plus trempé.  Je pense au froid.  Fait-il froid ?  Il est quel mois ?  Quelle température ?  Pas froid.  Printemps.  Une pluie de printemps.  Je ne souffre pas.)

 Je constate que le monde est tombé, comme moi, dans le silence. (pas de tonnerre, pas de roues de pneus coulissantes sur une chaussée mouillée, pas de bruits de pas Je suis tout seul dans ma tête est pour cela,le monde est tombé en silence)

 Le plaisir doit se mériter. (supprimer ? cela n’a rien à faire avec l’homme qui se promène…pourquoi il dit cela ?  Il souffre ?  Donc il ne mérite pas le plaisir mais il faut faire quoi afin de mériter le plaisir ?  Le plaisir est trouvé où ?)

(L’idée ici : établir un rythme entre la dépression de l’homme et la pluie)

Une grosse pluie tambourine.
Elle tombe abondement.
L’atmosphère funèbre déjà dans ma tête augmente.

C’est une grosse pluie qui précise le sens de la pratique des rythmes.
La pluie est l'objet servant à la percussion corporelle, le rappel constant du besoin d'exister.

(où la tentation d’exister, je ris de moi-même, je trouve l’idée du nihilisme de Cioran drôle, peut-être même anecdotique, pendant un bref moment)

C'est un concassement d'esprit que la pluie et la grêle de mots durs conspirent ;
la chute finale.

Il ne reste plus une pensée vivante.  Les malédictions canalisent l’énergie d'un but à l'autre, de la guérison à la destruction.

 J'ai la conviction que mon valeur dépend seulement de mes actes.  Je rapporte toutes mes difficultés à moi.

 La pluie écoule à la surface du trottoir.  Je me promène dans les gouttelettes d'eau, dans le ruissellement de la pluie.

 Je suis incapable de prendre en compte le rôle de l'environnement ou du hasard.

 Je constate le refus d'infiltration d'un sol déjà saturé par la pluie.

 Une pluie qui imprègne une langueur de l'esprit comme elle imprègne le sol.

 Une pluie qui ne veut rien dire.

 La pluie est-elle une manifestation me condamnant?

 J'ai demandé ma sortie de l'hospitalisation libre, il y a deux jours.

 Mais c'est une pluie d'une tristesse profonde.  Seul.

 J'ai l'impression que cette submersion exercée par cette pluie n'est qu'un flux impossible à anticiper.

 Cette pluie n'est qu'un flux qui assume la place de l'autorité, impossible à anticiper.

 Elle me casse et me disloque.

 J'ai signé une décharge de responsabilité établissant que j'ai eu connaissance des dangers que cette sortie présentait pour moi.

 L'esprit chagrin, la tête abattu, c'est une pluie d'une inquiétante étrangeté. L'imposition d'une obscure volonté.

 C'est une pluie d'un rêve d'angoisse.

 Un homme me passe, sans muscles, sans squelette; un fantôme de la pluie, soutenant la chair qui trahit une inquiétude.  Ce pluie, cet acharnement.  Ce dérangement cosmique qui m'entoure, qui entoure nous deux.  Moi et cet homme qui n'est pas la reproduction du réel.

 Il n'est pas un homme, mais l’interprétation d'un homme.  Une peur qui bouge.

 La pluie est farcie de dépouillement envoûtant et l'atonalité prophétique. Elle est d'une réintroduction du matériel existant dans de nouveaux développements mélodiques.

 Tout n'est pas encore clair.  Le destin est dans l'avènement.  Je marche sans savoir si cette marche va provoquer une chute; la peste du destin.

 Cet homme qui me passe fait l'effort instable.  Il ne décide pas.

 Peut être il n'est qu'une espèce de cécité psychique, l'incapacité de reconnaître les objets malgré une vue normale.

 Il me passe entre silences et croyance à l'ombre de la peur.

 Un brouillard nimbe son corps.  C'est lui ou la pluie qui a perdu son chemin?  L'homme fait l'effort, sans savoir, s'il existe, s'il n'est pas l'homme mais l’interprétation de l'homme.

 La brouillard rend invisible les formes.

 Le visage de cet homme est un portrait ambigu.  Est-il un homme conceptuel instruit par l'expérience?

 Il n'est pas un homme qui se manifeste vivement.  Il ne cherche rien.  Il n'est pas un homme tressaillant de crainte, même si la pluie s'abat sur lui.  Non.  Il s'éloigne de la pluie même sous la pluie.  Il fait face à ce qui arrive.  C'est une dissimulation afin de cacher sa vérité.  Il prend conscience de la base réelle de l'imaginaire.  Il rebelle contre la nature.  Il refuse de prendre les choses pour ce qu'elles sont.

 La pluie est consumé en désirs indomptables.  C'est une pluie de désespoir.

 Tout ce qui arrive est nécessaire.

 J'ai l'intention de lui demander comment je pourrais avoir le sentiment d'être perdu même si je connais le chemin.

 Le chemin est le début, un fragment de l'avenir nécessaire.

 La mélancolie renforcée.

 C'est sûr que j'ai failli être hospitalisé.  J'avais craqué.  Je ne dormais plus.  J'hallucinais.

 Peut être ma dépression était sérieuse.  Peut être je me suis trompé.

 J'ai pas l'intention de communication.

 Peut-être moi ou lui, aura la bonne réponse même si c'est un débat dont aucune véritable information n'est échangée..

 Je continue sur mon chemin et je me rappelle que "Nuages Gris" a été composé par Franz Liszt, consumé en désirs indomptables en 1881.

 Liszt était inondé par la séduction d'un monde fantastique.

 Les minuscules gouttes d'eau tombent avec un sensibilité indicible.

 Je lève les yeux.  Plus le nuage est épais, plus il paraît sombre car la lumière a beaucoup des difficultés à traverser ces gouttes d'eau.

 Le sol réémet la lumière par réflexion qui ajoute un peu de lumière à la surface visible des nuages mais l'ombre ne cesse de gagner du terrain.

 Tout ce qu’un nuage peut contenir de besoins et d’ennuis profonds, j’ai tout senti.

 J'arrives.

 La pluie qui reflète plutôt le scintillement de l’âme.

 Les coups de vent qui accompagne la pluie sont une musique de désillusion.10 heures du matin:

La pluie écoule à la surface du trottoir.   et je me promène dans les gouttelettes d'eau, dans le ruissellement de la pluie, le refus d'infiltration d'un sol déjà saturé par la pluie.

C'est une grosse pluie qui tambourine, qui tombe abondement et qui augmente l'atmosphère funèbre déjà dans ma tête.

La confrontation de l'air chaud et l'humidité devient le battement de la pluie qui pourrait être un nettoyage psychologique, un mécanisme purificateur.

Mais c'est une pluie d'une tristesse profonde.  Seul.

L'esprit chagrin, la tête abattu, c'est une pluie d'une inquiétante étrangeté. L'imposition d'une obscure volonté.

C'est une pluie d'un rêve d'angoisse.

"Nuages Gris" a été composé par Franz Liszt, consumé en désirs indomptables en 1881.  Il y a 90 ans.

Il est farci de dépouillement envoûtant et l'atonalité prophétique. il est d'une réintroduction du matériel existant dans de nouveaux développements mélodiques.

Liszt était inondé par la séduction d'un monde fantastique.

Les minuscules gouttes d'eau tombent avec un sensibilité indicible.

Je lève les yeux.  Plus le nuage est épais, plus il paraît sombre car la lumière a beaucoup des difficultés à traverser ces gouttes d'eau.

Le sol réémet la lumière par réflexion qui ajoute un peu de lumière à la surface visible des nuages mais l'ombre ne cesse de gagner du terrain.

Tout ce qu’un nuage peut contenir de besoins et d’ennuis profonds, j’ai tout senti.

J'arrive.

La pluie qui reflète plutôt le scintillement de l’âme.

Les coups de vent qui accompagne la pluie sont une musique de désillusion.

10 heures du matin:

La pression baisse et le vent augmente.  En haut, le ciel s'encrasse.

Ou, mon esprit et sa pureté sont devenus encrassés.

Je constate que l'ignorance et la banalité ont souillé ma qualité. Je suis ravagé par une grêle de mots durs, par les mots misérables qui sont fragmentaires sans liaison.

La confrontation de l'air chaud et l'humidité devient le battement de la pluie qui est un nettoyage psychologique, un mécanisme purificateur.  La pluie devient un fleuve immense de l’éternité qui porte les choses, le monde extérieur, et les réduites à néant.

Le liquide se disperse.

Je constate que le monde est tombé, comme moi, dans le silence.

Le plaisir doit se mériter.

C'est une grosse pluie qui tambourine, qui tombe abondement et qui augmente l'atmosphère funèbre déjà dans ma tête.  Une grosse pluie qui précise le sens de la pratique des rythmes.

La pluie est l'objet servant à la percussion corporelle, le rappel constant du besoin d'exister.

C'est un concassement d'esprit que la pluie et la grêle de mots durs qui conspirent la chute finale.  Il ne reste plus une pensée vivante.  Les malédictions canalisent l’énergie d'un but à l'autre, de la guérison à la destruction.

J'ai la conviction que mon valeur dépend seulement de mes actes.  Je rapporte toutes mes difficultés à moi.

La pluie écoule à la surface du trottoir.  Je me promène dans les gouttelettes d'eau, dans le ruissellement de la pluie.

Je suis incapable de prendre en compte le rôle de l'environnement ou du hasard.

Je constate le refus d'infiltration d'un sol déjà saturé par la pluie.

Une pluie qui imprègne une langueur de l'esprit comme elle imprègne le sol.

Une pluie qui ne veut rien dire.

La pluie est-elle une manifestation me condamnant?

J'ai demandé ma sortie de l'hospitalisation libre, il y a deux jours.

Mais c'est une pluie d'une tristesse profonde.  Seul.

J'ai l'impression que cette submersion exercée par cette pluie n'est qu'un flux impossible à anticiper.

Cette pluie n'est qu'un flux qui assume la place de l'autorité, impossible à anticiper.

Elle me casse et me disloque.

J'ai signé une décharge de responsabilité établissant que j'ai eu connaissance des dangers que cette sortie présentait pour moi.

L'esprit chagrin, la tête abattu, c'est une pluie d'une inquiétante étrangeté. L'imposition d'une obscure volonté.

C'est une pluie d'un rêve d'angoisse.

Un homme me passe, sans muscles, sans squelette; un fantôme de la pluie, soutenant la chair qui trahit une inquiétude.  Ce pluie, cet acharnement.  Ce dérangement cosmique qui m'entoure, qui entoure nous deux.  Moi et cet homme qui n'est pas la reproduction du réel.

Il n'est pas un homme, mais l’interprétation d'un homme.  Une peur qui bouge.

La pluie est farcie de dépouillement envoûtant et l'atonalité prophétique. Elle est d'une réintroduction du matériel existant dans de nouveaux développements mélodiques.

Tout n'est pas encore clair.  Le destin est dans l'avènement.  Je marche sans savoir si cette marche va provoquer une chute; la peste du destin.

Cet homme qui me passe fait l'effort instable.  Il ne décide pas.

Peut être il n'est qu'une espèce de cécité psychique, l'incapacité de reconnaître les objets malgré une vue normale.

Il me passe entre silences et croyance à l'ombre de la peur.

Un brouillard nimbe son corps.  C'est lui ou la pluie qui a perdu son chemin?  L'homme fait l'effort, sans savoir, s'il existe, s'il n'est pas l'homme mais l’interprétation de l'homme.

La brouillard rend invisible les formes.

Le visage de cet homme est un portrait ambigu.  Est-il un homme conceptuel instruit par l'expérience?

Il n'est pas un homme qui se manifeste vivement.  Il ne cherche rien.  Il n'est pas un homme tressaillant de crainte, même si la pluie s'abat sur lui.  Non.  Il s'éloigne de la pluie même sous la pluie.  Il fait face à ce qui arrive.  C'est une dissimulation afin de cacher sa vérité.  Il prend conscience de la base réelle de l'imaginaire.  Il rebelle contre la nature.  Il refuse de prendre les choses pour ce qu'elles sont.

La pluie est consumé en désirs indomptables.  C'est une pluie de désespoir.

Tout ce qui arrive est nécessaire.

J'ai l'intention de lui demander comment je pourrais avoir le sentiment d'être perdu même si je connais le chemin.

Le chemin est le début, un fragment de l'avenir nécessaire.

La mélancolie renforcée.

C'est sûr que j'ai failli être hospitalisé.  J'avais craqué.  Je ne dormais plus.  J'hallucinais.

Peut être ma dépression était sérieuse.  Peut être je me suis trompé.

J'ai pas l'intention de communication.

Peut-être moi ou lui, aura la bonne réponse même si c'est un débat dont aucune véritable information n'est échangée..

Je continue sur mon chemin et je me rappelle que "Nuages Gris" a été composé par Franz Liszt, consumé en désirs indomptables en 1881.

Liszt était inondé par la séduction d'un monde fantastique.

Les minuscules gouttes d'eau tombent avec un sensibilité indicible.

Je lève les yeux.  Plus le nuage est épais, plus il paraît sombre car la lumière a beaucoup des difficultés à traverser ces gouttes d'eau.

Le sol réémet la lumière par réflexion qui ajoute un peu de lumière à la surface visible des nuages mais l'ombre ne cesse de gagner du terrain.

Tout ce qu’un nuage peut contenir de besoins et d’ennuis profonds, j’ai tout senti.

J'arrives.

La pluie qui reflète plutôt le scintillement de l’âme.

Les coups de vent qui accompagne la pluie sont une musique de désillusion.

J'arrives au café tout trempé.

Le crépitement de la bougie qui achève sur la table chant de beaucoup de commérages.

Dans l'obscurité humide je constate Jean-Patrick et Maurice au comptoir.  Les négociations continuent.  Le coût de la vie a véritablement trop augmenté.

Robert est derrière le comptoir, comme d'habitude.  Son visage pâle.  Un visage du ciment froid, bois dur.  Un visage du matin.  Un visage épuisé.  Un visage du monde.

Le décor est terriblement banal.

Un inconnu assis à la table qui est le plus éloignée du comptoir.  Il lis un journal.  Sa cigarette brûle dans un cendrier.  Son café refroidit.

Je cherche une cigarette.  Tout est trempé.  Je déteste la pluie.  Je déteste ce café.  Je déteste moi-même.  Je commande un café.  Personne me demande comment je vais.

Comment les défunts peuvent communiquer?




Wednesday 5 August 2015

Chapitre 4 Une Blessure Sanglante

Elle a une visage plein d'une grâce mélancolique.  Ses lèvres, écarlates qui inspire une sombre tristesse.  Une contenance triste et lugubre.  Elle est une poisson de moyen age.  (j'entends les pensées de Jean-Patrick et Maurice)

J'ai peur d'elle.

Je navigue entre un foisonnement et la possibilité de pouvoir d'isoler sans vraiment trouver ma voie.

Son arrivée me rappelle qu'il me manque le goût d'être ensemble avec quelqu'un.  Souvent mon goût de silence m'attire à l'étrangeté de Satie au détriment de la conversation.  Rien d'étonnant.  Je me souviens que c'était lui qui a dit qu'il est un triste, un mélancolique, un pleureur, comme la saule.  Et après ou avant, sa pièce Vexations, écrite en 1893, est composée d’un motif à répéter 840 fois de suite sans interruption.  Cela, je comprends.  Mais elle qui vient d'arriver, je ne comprends pas du tout.

J'organise mes pensées selon les difficultés que j'ai dans mes improvisations conversationnelles.   J'ai besoin de la sûreté de la quotidienneté conversationnelle.  J'ai trop de difficultés dans mes improvisions.  Pour l'instant, il faut éviter les libres-échanges.  Je sais que le but et l'ordre doit être précisé d'avance.  Néanmoins je ne veux précipiter les choses.

Je pense qu'afin de m'aider je dois remplacer un vocabulaire simple et familier par des mots beaucoup plus abstraits.

Elle m'approche, son visage plein d'une grâce mélancolique.

Je me panique.  Je désigne une idée.  J’utiliserai un sentiment sans réalité concrète en lieu d'utiliser les noms concrets pour designer des choses ou des êtres réelles que je peux toucher ou sentir.  En faisant cela, mes alarmes internes seront calmées.

Elle semble de se moquer de moi sans rien dire, de prendre un malin plaisir à me faire souffrir.  Mes pensées s'enchaînent frénétiquement.

Elle lance son regard vers moi me donnant toute de suite une sensation étrange à la tête très localisé, comme un pincement.  Cette sensation arrive souvent dans mes épisodes anxieux, qui correspond au crise d'anxiété.

J'essaie de lui imaginer les jambes en l'air comme une femme qui manifeste une penchant excessif pour les plaisirs charnels.  Qu'est ce qui l'empêche de briser ses entraves?  Un carcan de l'idéologie et de la tradition?  L'incapacité de perdre toute pudeur que d'oser agir ainsi?  Une sorte de délicatesse qui lui empêche de réagir?

La sexe n'est pas à ses yeux.  Elle ne peut pas s'affranchir des chaines et des tabous.

Elle ne cherche pas la plus grand stimulation possible le plus rapidement possible, des relations brèves et transitoires.

Mais non.  Elle répond avec ses yeux.  J'assiste à une baisse du lien émotionnel dans l'océan de tristesse.  Ses mots sont fragmentaires, sans liaison.  C'est une opération chamanique, c'est silence.

Elle ne délaisse jamais ceux qui espèrent en elle.

J'essaie de pallier ma faute d'avoir pensé une telle chose.

Ce sont des faits qu'il vaut mieux ensevelir dans l'oublie.

Nous sommes mariés en sourdine.  Entre nous, une transaction secrète; silencieuse.  Mes yeux, ses yeux.  Mes oreilles qui cherchent sa chair sonore.  Maintenant ou jamais.  Tomber amoureux?  Je constate déjà la poussière accumulée sur la mémoire de nos bises.

Non, je ne peux pas marionnetiser cette femme.  Elle n'existe pour moi.  Elle existe pour elle, comme moi.  Elle réalise qu'il faut d'abord me faire désapprendre toutes mes défauts que j'ai acquis au fil des années.  Elle reconnait que je dois irriguer mes mauvaises idées et implanter de moi même un nouveau moi.  Je suis flatté de réussir.  J'ai besoin d'elle sans la connaître.

Mon imagination brûle avec des possibilités.

Je dois me soumettre des centaines d'improvisations afin de raffiner l'avenir.  

Mais avant cela, je considère touts les mots qui commencent avec la lettre "v", la forme que j'imagine lorsque j'imagine ses jambes en l'air.



Les Grandes Peurs

10 heures du matin:

La pluie écoule à la surface du trottoir et je me promène dans les gouttelettes d'eau, dans le ruissellement de la pluie, le refus d'infiltration d'un sol déjà saturé par la pluie.

C'est une grosse pluie qui tambourine, qui tombe abondement et qui augmente l'atmosphère funèbre déjà dans ma tête.

La confrontation de l'air chaud et l'humidité devient le battement de la pluie qui pourrait être un nettoyage psychologique, un mécanisme purificateur.

Mais c'est une pluie d'une tristesse profonde.  Seul.

L'esprit chagrin, la tête abattu, c'est une pluie d'une inquiétante étrangeté. L'imposition d'une obscure volonté.

C'est une pluie d'un rêve d'angoisse.

"Nuages Gris" a été composé par Franz Liszt, consumé en désirs indomptables en 1881.  Il y a 90 ans.

Il est farci de dépouillement envoûtant et l'atonalité prophétique. il est d'une réintroduction du matériel existant dans de nouveaux développements mélodiques.

Liszt était inondé par la séduction d'un monde fantastique.

Les minuscules gouttes d'eau tombent avec un sensibilité indicible.

Je lève les yeux.  Plus le nuage est épais, plus il paraît sombre car la lumière a beaucoup des difficultés à traverser ces gouttes d'eau.

Le sol réémet la lumière par réflexion qui ajoute un peu de lumière à la surface visible des nuages mais l'ombre ne cesse de gagner du terrain.

Tout ce qu’un nuage peut contenir de besoins et d’ennuis profonds, j’ai tout senti.

J'arrives.

La pluie qui reflète plutôt le scintillement de l’âme.

Les coups de vent qui accompagne la pluie sont une musique de désillusion.

J'arrives au café tout trempé.

Le crépitement de la bougie qui achève sur la table chant de beaucoup de commérages.

Dans l'obscurité humide je constate Jean-Patrick et Maurice au comptoir.  Les négociations continuent.  Le coût de la vie a véritablement trop augmenté.

Robert est derrière le comptoir, comme d'habitude.  Son visage pâle.  Un visage du ciment froid, bois dur.  Un visage du matin.  Un visage épuisé.  Un visage du monde.

Le décor est terriblement banal.

Un inconnu assis à la table qui est le plus éloignée du comptoir.  Il lis un journal.  Sa cigarette brûle dans un cendrier.  Son café refroidit.

Je cherche une cigarette.  Tout est trempé.  Je déteste la pluie.  Je déteste ce café.  Je déteste moi-même.  Je commande un café.  Personne me demande comment je vais.

Comment les défunts peuvent communiquer?