Monday 24 August 2015

Chapitre 1 Les Grandes Peurs

(NON, commence plus simplement, avec une phrase courte qui reflète une seule vérité peut être il faut commencer dans la forme d’un poème) It is the words recited versus the words he thinks in his head.  What is he reading, a journal entry or is it the son reading the father’s journal of the father walking in the rain?)

Combien de temps?  Combien de temps sous la pluie?  Dix minutes?  Deux heures?  Toute ma vie?
Et puis, il parle de la pluie comme un événement purificateur.  Et puis il révèle qu’il était hospitalisé il y a deux jours et voilà la lien entre la pluie et son état dépressif.

Il pleut.  Je marche.  Je récite le texte suivant comme un accompagnement à la pluie.

Depuis des années l'ignorance et la banalité ont souillé ma qualité. Je suis ravagé par une grêle de mots durs, par les mots misérables qui sont fragmentaires sans liaison. (donc pour moi, pour les mots misérables, la pluie est un mécanisme purificateur)

La confrontation de l'air chaud et l'humidité devient le battement de la pluie qui est un nettoyage psychologique, un mécanisme purificateur.  La pluie devient un fleuve immense de l’éternité qui porte les choses, le monde extérieur, et les réduites à néant.

(Qui suis-je ?  Un homme, simplement ?  Donc pourquoi vous allez me lire ?  Un homme qui ne sait pas ce qui va passer, ouais.  Je suis nul pour l’instant mais je vais devenir quelqu’un important ou au minimum, quelqu’un qui va vous intéresser.)

 Le liquide se disperse. (où ?  c’est nécessaire de savoir ?  sur ma tête, non, c’est un inondation Je plisse les yeux ?  Je ne porte pas un chapeau.  Mes cheveux sont collés (à ma tête).  J’ai déjà y passer longtemps ?  Combien de temps ?  Il pleut depuis une heure, cinq minutes ?  Je ne sais pas.  Assez longtemps que mes cheveux sont collés (à ma tête) et je suis trempé.  Il n’y a pas un ratio, après cinq minutes je ne peux pas être plus trempé.  Je pense au froid.  Fait-il froid ?  Il est quel mois ?  Quelle température ?  Pas froid.  Printemps.  Une pluie de printemps.  Je ne souffre pas.)

 Je constate que le monde est tombé, comme moi, dans le silence. (pas de tonnerre, pas de roues de pneus coulissantes sur une chaussée mouillée, pas de bruits de pas Je suis tout seul dans ma tête est pour cela,le monde est tombé en silence)

 Le plaisir doit se mériter. (supprimer ? cela n’a rien à faire avec l’homme qui se promène…pourquoi il dit cela ?  Il souffre ?  Donc il ne mérite pas le plaisir mais il faut faire quoi afin de mériter le plaisir ?  Le plaisir est trouvé où ?)

(L’idée ici : établir un rythme entre la dépression de l’homme et la pluie)

Une grosse pluie tambourine.
Elle tombe abondement.
L’atmosphère funèbre déjà dans ma tête augmente.

C’est une grosse pluie qui précise le sens de la pratique des rythmes.
La pluie est l'objet servant à la percussion corporelle, le rappel constant du besoin d'exister.

(où la tentation d’exister, je ris de moi-même, je trouve l’idée du nihilisme de Cioran drôle, peut-être même anecdotique, pendant un bref moment)

C'est un concassement d'esprit que la pluie et la grêle de mots durs conspirent ;
la chute finale.

Il ne reste plus une pensée vivante.  Les malédictions canalisent l’énergie d'un but à l'autre, de la guérison à la destruction.

 J'ai la conviction que mon valeur dépend seulement de mes actes.  Je rapporte toutes mes difficultés à moi.

 La pluie écoule à la surface du trottoir.  Je me promène dans les gouttelettes d'eau, dans le ruissellement de la pluie.

 Je suis incapable de prendre en compte le rôle de l'environnement ou du hasard.

 Je constate le refus d'infiltration d'un sol déjà saturé par la pluie.

 Une pluie qui imprègne une langueur de l'esprit comme elle imprègne le sol.

 Une pluie qui ne veut rien dire.

 La pluie est-elle une manifestation me condamnant?

 J'ai demandé ma sortie de l'hospitalisation libre, il y a deux jours.

 Mais c'est une pluie d'une tristesse profonde.  Seul.

 J'ai l'impression que cette submersion exercée par cette pluie n'est qu'un flux impossible à anticiper.

 Cette pluie n'est qu'un flux qui assume la place de l'autorité, impossible à anticiper.

 Elle me casse et me disloque.

 J'ai signé une décharge de responsabilité établissant que j'ai eu connaissance des dangers que cette sortie présentait pour moi.

 L'esprit chagrin, la tête abattu, c'est une pluie d'une inquiétante étrangeté. L'imposition d'une obscure volonté.

 C'est une pluie d'un rêve d'angoisse.

 Un homme me passe, sans muscles, sans squelette; un fantôme de la pluie, soutenant la chair qui trahit une inquiétude.  Ce pluie, cet acharnement.  Ce dérangement cosmique qui m'entoure, qui entoure nous deux.  Moi et cet homme qui n'est pas la reproduction du réel.

 Il n'est pas un homme, mais l’interprétation d'un homme.  Une peur qui bouge.

 La pluie est farcie de dépouillement envoûtant et l'atonalité prophétique. Elle est d'une réintroduction du matériel existant dans de nouveaux développements mélodiques.

 Tout n'est pas encore clair.  Le destin est dans l'avènement.  Je marche sans savoir si cette marche va provoquer une chute; la peste du destin.

 Cet homme qui me passe fait l'effort instable.  Il ne décide pas.

 Peut être il n'est qu'une espèce de cécité psychique, l'incapacité de reconnaître les objets malgré une vue normale.

 Il me passe entre silences et croyance à l'ombre de la peur.

 Un brouillard nimbe son corps.  C'est lui ou la pluie qui a perdu son chemin?  L'homme fait l'effort, sans savoir, s'il existe, s'il n'est pas l'homme mais l’interprétation de l'homme.

 La brouillard rend invisible les formes.

 Le visage de cet homme est un portrait ambigu.  Est-il un homme conceptuel instruit par l'expérience?

 Il n'est pas un homme qui se manifeste vivement.  Il ne cherche rien.  Il n'est pas un homme tressaillant de crainte, même si la pluie s'abat sur lui.  Non.  Il s'éloigne de la pluie même sous la pluie.  Il fait face à ce qui arrive.  C'est une dissimulation afin de cacher sa vérité.  Il prend conscience de la base réelle de l'imaginaire.  Il rebelle contre la nature.  Il refuse de prendre les choses pour ce qu'elles sont.

 La pluie est consumé en désirs indomptables.  C'est une pluie de désespoir.

 Tout ce qui arrive est nécessaire.

 J'ai l'intention de lui demander comment je pourrais avoir le sentiment d'être perdu même si je connais le chemin.

 Le chemin est le début, un fragment de l'avenir nécessaire.

 La mélancolie renforcée.

 C'est sûr que j'ai failli être hospitalisé.  J'avais craqué.  Je ne dormais plus.  J'hallucinais.

 Peut être ma dépression était sérieuse.  Peut être je me suis trompé.

 J'ai pas l'intention de communication.

 Peut-être moi ou lui, aura la bonne réponse même si c'est un débat dont aucune véritable information n'est échangée..

 Je continue sur mon chemin et je me rappelle que "Nuages Gris" a été composé par Franz Liszt, consumé en désirs indomptables en 1881.

 Liszt était inondé par la séduction d'un monde fantastique.

 Les minuscules gouttes d'eau tombent avec un sensibilité indicible.

 Je lève les yeux.  Plus le nuage est épais, plus il paraît sombre car la lumière a beaucoup des difficultés à traverser ces gouttes d'eau.

 Le sol réémet la lumière par réflexion qui ajoute un peu de lumière à la surface visible des nuages mais l'ombre ne cesse de gagner du terrain.

 Tout ce qu’un nuage peut contenir de besoins et d’ennuis profonds, j’ai tout senti.

 J'arrives.

 La pluie qui reflète plutôt le scintillement de l’âme.

 Les coups de vent qui accompagne la pluie sont une musique de désillusion.10 heures du matin:

La pluie écoule à la surface du trottoir.   et je me promène dans les gouttelettes d'eau, dans le ruissellement de la pluie, le refus d'infiltration d'un sol déjà saturé par la pluie.

C'est une grosse pluie qui tambourine, qui tombe abondement et qui augmente l'atmosphère funèbre déjà dans ma tête.

La confrontation de l'air chaud et l'humidité devient le battement de la pluie qui pourrait être un nettoyage psychologique, un mécanisme purificateur.

Mais c'est une pluie d'une tristesse profonde.  Seul.

L'esprit chagrin, la tête abattu, c'est une pluie d'une inquiétante étrangeté. L'imposition d'une obscure volonté.

C'est une pluie d'un rêve d'angoisse.

"Nuages Gris" a été composé par Franz Liszt, consumé en désirs indomptables en 1881.  Il y a 90 ans.

Il est farci de dépouillement envoûtant et l'atonalité prophétique. il est d'une réintroduction du matériel existant dans de nouveaux développements mélodiques.

Liszt était inondé par la séduction d'un monde fantastique.

Les minuscules gouttes d'eau tombent avec un sensibilité indicible.

Je lève les yeux.  Plus le nuage est épais, plus il paraît sombre car la lumière a beaucoup des difficultés à traverser ces gouttes d'eau.

Le sol réémet la lumière par réflexion qui ajoute un peu de lumière à la surface visible des nuages mais l'ombre ne cesse de gagner du terrain.

Tout ce qu’un nuage peut contenir de besoins et d’ennuis profonds, j’ai tout senti.

J'arrive.

La pluie qui reflète plutôt le scintillement de l’âme.

Les coups de vent qui accompagne la pluie sont une musique de désillusion.

10 heures du matin:

La pression baisse et le vent augmente.  En haut, le ciel s'encrasse.

Ou, mon esprit et sa pureté sont devenus encrassés.

Je constate que l'ignorance et la banalité ont souillé ma qualité. Je suis ravagé par une grêle de mots durs, par les mots misérables qui sont fragmentaires sans liaison.

La confrontation de l'air chaud et l'humidité devient le battement de la pluie qui est un nettoyage psychologique, un mécanisme purificateur.  La pluie devient un fleuve immense de l’éternité qui porte les choses, le monde extérieur, et les réduites à néant.

Le liquide se disperse.

Je constate que le monde est tombé, comme moi, dans le silence.

Le plaisir doit se mériter.

C'est une grosse pluie qui tambourine, qui tombe abondement et qui augmente l'atmosphère funèbre déjà dans ma tête.  Une grosse pluie qui précise le sens de la pratique des rythmes.

La pluie est l'objet servant à la percussion corporelle, le rappel constant du besoin d'exister.

C'est un concassement d'esprit que la pluie et la grêle de mots durs qui conspirent la chute finale.  Il ne reste plus une pensée vivante.  Les malédictions canalisent l’énergie d'un but à l'autre, de la guérison à la destruction.

J'ai la conviction que mon valeur dépend seulement de mes actes.  Je rapporte toutes mes difficultés à moi.

La pluie écoule à la surface du trottoir.  Je me promène dans les gouttelettes d'eau, dans le ruissellement de la pluie.

Je suis incapable de prendre en compte le rôle de l'environnement ou du hasard.

Je constate le refus d'infiltration d'un sol déjà saturé par la pluie.

Une pluie qui imprègne une langueur de l'esprit comme elle imprègne le sol.

Une pluie qui ne veut rien dire.

La pluie est-elle une manifestation me condamnant?

J'ai demandé ma sortie de l'hospitalisation libre, il y a deux jours.

Mais c'est une pluie d'une tristesse profonde.  Seul.

J'ai l'impression que cette submersion exercée par cette pluie n'est qu'un flux impossible à anticiper.

Cette pluie n'est qu'un flux qui assume la place de l'autorité, impossible à anticiper.

Elle me casse et me disloque.

J'ai signé une décharge de responsabilité établissant que j'ai eu connaissance des dangers que cette sortie présentait pour moi.

L'esprit chagrin, la tête abattu, c'est une pluie d'une inquiétante étrangeté. L'imposition d'une obscure volonté.

C'est une pluie d'un rêve d'angoisse.

Un homme me passe, sans muscles, sans squelette; un fantôme de la pluie, soutenant la chair qui trahit une inquiétude.  Ce pluie, cet acharnement.  Ce dérangement cosmique qui m'entoure, qui entoure nous deux.  Moi et cet homme qui n'est pas la reproduction du réel.

Il n'est pas un homme, mais l’interprétation d'un homme.  Une peur qui bouge.

La pluie est farcie de dépouillement envoûtant et l'atonalité prophétique. Elle est d'une réintroduction du matériel existant dans de nouveaux développements mélodiques.

Tout n'est pas encore clair.  Le destin est dans l'avènement.  Je marche sans savoir si cette marche va provoquer une chute; la peste du destin.

Cet homme qui me passe fait l'effort instable.  Il ne décide pas.

Peut être il n'est qu'une espèce de cécité psychique, l'incapacité de reconnaître les objets malgré une vue normale.

Il me passe entre silences et croyance à l'ombre de la peur.

Un brouillard nimbe son corps.  C'est lui ou la pluie qui a perdu son chemin?  L'homme fait l'effort, sans savoir, s'il existe, s'il n'est pas l'homme mais l’interprétation de l'homme.

La brouillard rend invisible les formes.

Le visage de cet homme est un portrait ambigu.  Est-il un homme conceptuel instruit par l'expérience?

Il n'est pas un homme qui se manifeste vivement.  Il ne cherche rien.  Il n'est pas un homme tressaillant de crainte, même si la pluie s'abat sur lui.  Non.  Il s'éloigne de la pluie même sous la pluie.  Il fait face à ce qui arrive.  C'est une dissimulation afin de cacher sa vérité.  Il prend conscience de la base réelle de l'imaginaire.  Il rebelle contre la nature.  Il refuse de prendre les choses pour ce qu'elles sont.

La pluie est consumé en désirs indomptables.  C'est une pluie de désespoir.

Tout ce qui arrive est nécessaire.

J'ai l'intention de lui demander comment je pourrais avoir le sentiment d'être perdu même si je connais le chemin.

Le chemin est le début, un fragment de l'avenir nécessaire.

La mélancolie renforcée.

C'est sûr que j'ai failli être hospitalisé.  J'avais craqué.  Je ne dormais plus.  J'hallucinais.

Peut être ma dépression était sérieuse.  Peut être je me suis trompé.

J'ai pas l'intention de communication.

Peut-être moi ou lui, aura la bonne réponse même si c'est un débat dont aucune véritable information n'est échangée..

Je continue sur mon chemin et je me rappelle que "Nuages Gris" a été composé par Franz Liszt, consumé en désirs indomptables en 1881.

Liszt était inondé par la séduction d'un monde fantastique.

Les minuscules gouttes d'eau tombent avec un sensibilité indicible.

Je lève les yeux.  Plus le nuage est épais, plus il paraît sombre car la lumière a beaucoup des difficultés à traverser ces gouttes d'eau.

Le sol réémet la lumière par réflexion qui ajoute un peu de lumière à la surface visible des nuages mais l'ombre ne cesse de gagner du terrain.

Tout ce qu’un nuage peut contenir de besoins et d’ennuis profonds, j’ai tout senti.

J'arrives.

La pluie qui reflète plutôt le scintillement de l’âme.

Les coups de vent qui accompagne la pluie sont une musique de désillusion.

J'arrives au café tout trempé.

Le crépitement de la bougie qui achève sur la table chant de beaucoup de commérages.

Dans l'obscurité humide je constate Jean-Patrick et Maurice au comptoir.  Les négociations continuent.  Le coût de la vie a véritablement trop augmenté.

Robert est derrière le comptoir, comme d'habitude.  Son visage pâle.  Un visage du ciment froid, bois dur.  Un visage du matin.  Un visage épuisé.  Un visage du monde.

Le décor est terriblement banal.

Un inconnu assis à la table qui est le plus éloignée du comptoir.  Il lis un journal.  Sa cigarette brûle dans un cendrier.  Son café refroidit.

Je cherche une cigarette.  Tout est trempé.  Je déteste la pluie.  Je déteste ce café.  Je déteste moi-même.  Je commande un café.  Personne me demande comment je vais.

Comment les défunts peuvent communiquer?




Wednesday 5 August 2015

Chapitre 4 Une Blessure Sanglante

Elle a une visage plein d'une grâce mélancolique.  Ses lèvres, écarlates qui inspire une sombre tristesse.  Une contenance triste et lugubre.  Elle est une poisson de moyen age.  (j'entends les pensées de Jean-Patrick et Maurice)

J'ai peur d'elle.

Je navigue entre un foisonnement et la possibilité de pouvoir d'isoler sans vraiment trouver ma voie.

Son arrivée me rappelle qu'il me manque le goût d'être ensemble avec quelqu'un.  Souvent mon goût de silence m'attire à l'étrangeté de Satie au détriment de la conversation.  Rien d'étonnant.  Je me souviens que c'était lui qui a dit qu'il est un triste, un mélancolique, un pleureur, comme la saule.  Et après ou avant, sa pièce Vexations, écrite en 1893, est composée d’un motif à répéter 840 fois de suite sans interruption.  Cela, je comprends.  Mais elle qui vient d'arriver, je ne comprends pas du tout.

J'organise mes pensées selon les difficultés que j'ai dans mes improvisations conversationnelles.   J'ai besoin de la sûreté de la quotidienneté conversationnelle.  J'ai trop de difficultés dans mes improvisions.  Pour l'instant, il faut éviter les libres-échanges.  Je sais que le but et l'ordre doit être précisé d'avance.  Néanmoins je ne veux précipiter les choses.

Je pense qu'afin de m'aider je dois remplacer un vocabulaire simple et familier par des mots beaucoup plus abstraits.

Elle m'approche, son visage plein d'une grâce mélancolique.

Je me panique.  Je désigne une idée.  J’utiliserai un sentiment sans réalité concrète en lieu d'utiliser les noms concrets pour designer des choses ou des êtres réelles que je peux toucher ou sentir.  En faisant cela, mes alarmes internes seront calmées.

Elle semble de se moquer de moi sans rien dire, de prendre un malin plaisir à me faire souffrir.  Mes pensées s'enchaînent frénétiquement.

Elle lance son regard vers moi me donnant toute de suite une sensation étrange à la tête très localisé, comme un pincement.  Cette sensation arrive souvent dans mes épisodes anxieux, qui correspond au crise d'anxiété.

J'essaie de lui imaginer les jambes en l'air comme une femme qui manifeste une penchant excessif pour les plaisirs charnels.  Qu'est ce qui l'empêche de briser ses entraves?  Un carcan de l'idéologie et de la tradition?  L'incapacité de perdre toute pudeur que d'oser agir ainsi?  Une sorte de délicatesse qui lui empêche de réagir?

La sexe n'est pas à ses yeux.  Elle ne peut pas s'affranchir des chaines et des tabous.

Elle ne cherche pas la plus grand stimulation possible le plus rapidement possible, des relations brèves et transitoires.

Mais non.  Elle répond avec ses yeux.  J'assiste à une baisse du lien émotionnel dans l'océan de tristesse.  Ses mots sont fragmentaires, sans liaison.  C'est une opération chamanique, c'est silence.

Elle ne délaisse jamais ceux qui espèrent en elle.

J'essaie de pallier ma faute d'avoir pensé une telle chose.

Ce sont des faits qu'il vaut mieux ensevelir dans l'oublie.

Nous sommes mariés en sourdine.  Entre nous, une transaction secrète; silencieuse.  Mes yeux, ses yeux.  Mes oreilles qui cherchent sa chair sonore.  Maintenant ou jamais.  Tomber amoureux?  Je constate déjà la poussière accumulée sur la mémoire de nos bises.

Non, je ne peux pas marionnetiser cette femme.  Elle n'existe pour moi.  Elle existe pour elle, comme moi.  Elle réalise qu'il faut d'abord me faire désapprendre toutes mes défauts que j'ai acquis au fil des années.  Elle reconnait que je dois irriguer mes mauvaises idées et implanter de moi même un nouveau moi.  Je suis flatté de réussir.  J'ai besoin d'elle sans la connaître.

Mon imagination brûle avec des possibilités.

Je dois me soumettre des centaines d'improvisations afin de raffiner l'avenir.  

Mais avant cela, je considère touts les mots qui commencent avec la lettre "v", la forme que j'imagine lorsque j'imagine ses jambes en l'air.



Les Grandes Peurs

10 heures du matin:

La pluie écoule à la surface du trottoir et je me promène dans les gouttelettes d'eau, dans le ruissellement de la pluie, le refus d'infiltration d'un sol déjà saturé par la pluie.

C'est une grosse pluie qui tambourine, qui tombe abondement et qui augmente l'atmosphère funèbre déjà dans ma tête.

La confrontation de l'air chaud et l'humidité devient le battement de la pluie qui pourrait être un nettoyage psychologique, un mécanisme purificateur.

Mais c'est une pluie d'une tristesse profonde.  Seul.

L'esprit chagrin, la tête abattu, c'est une pluie d'une inquiétante étrangeté. L'imposition d'une obscure volonté.

C'est une pluie d'un rêve d'angoisse.

"Nuages Gris" a été composé par Franz Liszt, consumé en désirs indomptables en 1881.  Il y a 90 ans.

Il est farci de dépouillement envoûtant et l'atonalité prophétique. il est d'une réintroduction du matériel existant dans de nouveaux développements mélodiques.

Liszt était inondé par la séduction d'un monde fantastique.

Les minuscules gouttes d'eau tombent avec un sensibilité indicible.

Je lève les yeux.  Plus le nuage est épais, plus il paraît sombre car la lumière a beaucoup des difficultés à traverser ces gouttes d'eau.

Le sol réémet la lumière par réflexion qui ajoute un peu de lumière à la surface visible des nuages mais l'ombre ne cesse de gagner du terrain.

Tout ce qu’un nuage peut contenir de besoins et d’ennuis profonds, j’ai tout senti.

J'arrives.

La pluie qui reflète plutôt le scintillement de l’âme.

Les coups de vent qui accompagne la pluie sont une musique de désillusion.

J'arrives au café tout trempé.

Le crépitement de la bougie qui achève sur la table chant de beaucoup de commérages.

Dans l'obscurité humide je constate Jean-Patrick et Maurice au comptoir.  Les négociations continuent.  Le coût de la vie a véritablement trop augmenté.

Robert est derrière le comptoir, comme d'habitude.  Son visage pâle.  Un visage du ciment froid, bois dur.  Un visage du matin.  Un visage épuisé.  Un visage du monde.

Le décor est terriblement banal.

Un inconnu assis à la table qui est le plus éloignée du comptoir.  Il lis un journal.  Sa cigarette brûle dans un cendrier.  Son café refroidit.

Je cherche une cigarette.  Tout est trempé.  Je déteste la pluie.  Je déteste ce café.  Je déteste moi-même.  Je commande un café.  Personne me demande comment je vais.

Comment les défunts peuvent communiquer?





Tuesday 28 July 2015

Chapitre 2 La Belle Laideur (refait 10.09.16)

J'arrive au Bar Tabac La Lorraine tout trempé.

J'aperçois le léger crépitement des bougies qui prennent fin à peine, ses gestes nerveux, tremblant de réveiller pour perfectionner le coup mortel.

Ces bougies sur les tables me chantent de beaucoup de commérages, des nouvelles, sans intérêt, sans profondeur.

Chut!  On ne dit pas ça, il est inadmissible.

Qui a dit ça?  

Est-il le bourdonnement de certain insectes volants qui échappent la lumière, l'anéantissement des bougies?  Est-il le murmure sourd d'une chanson désespérée?

Tout simplement, non.

Dans l'obscurité humide du Bar Tabac La Lorraine je constate Jean-Patrick et Maurice au comptoir, avachis sous leur tabagisme, sans vigueur; leurs clopes paresseux, jamais écrasés, laissés se consumer lentement entre leurs doigts jaunis.  

Ils sont entourés d'une grande brume des nuages de fumée odorantes, suffocantes.  La combustion lente dégage des vapeurs plus toxiques, plus chaud que l'air ambiant, plus gris que les cendriers.

Quelqu'un va chercher les mégots en vain plus tard.  Quelqu'un que est habitué à les ramasser pour en recouper le tabac sacré en formant des nouvelles.  Mais pour l'instant, il y a Jean-Patrick et Maurice et Robert.

Robert est derrière le comptoir comme d'habitude.  Il est un peu dégagé.  Il offre une aristocratie amère de la désinvolture des sentiments, son visage pâle.  C'est un visage du ciment froid, bois dur.  Un visage du matin.  Un visage épuisé.  Un visage du monde.  

Il a l'air d'avoir dormi sept heures sans débrider.  Il inhale avec réticence la présence de Jean-Patrick et Maurice comme la peste, comme une maladie contagieuse.  

Je n'ai pas l'impression qu'il les déteste mais qu'il les accepte comme une réalité intrinsèque du café, la présence quotidienne de laideur, une absence de beauté dans sa propre vie.   

Le décor en tout sens est terriblement banal.

Peut-être c'est pour cette raison, cette présence quotidienne de laideur dans le café et les clients, que j'accepte moi-même de fréquenter cet endroit.  Il me donne un certain sens de continuité.

Je cherche une cigarette.  Tout est trempé.  

Je suis soudainement envahi par la réalisation que je déteste la pluie, que je déteste ce café aussi bien que moi-même.  La seule continuité est l'avilissement d'exister dans cette réalité et pas dans une autre.

Là, je ne peut pas éviter de sourire malgré moi-même. 

Pourquoi?  Car je me sens ridicule d'être troublé par une descente que a est déjà commencée.  Je me suis habitué au mal absolu il y a longtemps.

Donc je me fais un cadeau d'imaginer que cette impression désagréable pourrait faire naître en moi un nouveau monde, un nouveau jour.  La mémoire devient instable et peut être changée.  Un souvenir doit être rendu moins vif et donc plus gérable.

Je commande un café.  

Personne me demande comment je vais.  

Je commande un paquet de Galloises.

Personne me regarde dans les yeux.

Ma vie est marquée par de longues périodes de ne pas parler à personne; un arrêt prolongé sur la syllabe de la voie solitaire.  Je marche les routes internes.

Je prends mon café et mon paquet de Galloises jusqu'à une petite table près de l'entrée.  L'intérieur du Bar Tabac  La Lorraine a une vue bornée; peu de lumière, peu d'ambition. 

Au moment où je glisse la première cigarette du jour entre mes lèvres, tout prêt à l'allumer je repère du coin de l’œil un inconnu assis à une table la plus éloignée du comptoir  dans l'ombre des bougies vacillantes.

Il essaie de lire un journal.  Il ne retient que les informations qui lui conviennent et il rejette celles qui ne lui conviennent pas.  Sa cigarette brûle dans un cendrier, oubliée.  Il n'est plus un fantôme de la pluie.  Maintenant il a de chair, il a d'os.  J'ai un sentiment vague d'angoisse.  Je ne sais pas pourquoi mais ce mec me donne l'impression qu'il est immuablement voué à mon destruction et à son propre autodestruction.  Je le sens fortement.  Il aborde sa vie avec un mélange d'ironie et de la haine.  

Son café refroidit.  J'imagine qu'il exagère ses côtés hideux sans effort.  Il pense sans cesse du péché.  C'est évident à moi que sa manière de percevoir les choses crée une réalité hideuse en lui.  Le dédain qu'il éprouve à mon égard est inquiétant.

Je regarde Jean-Patrick, Maurice et Robert au comptoir et je me calme un peu.  

Maurice, par exemple, a connu à plusieurs reprises l'approche de la fin.  Je l'ai entendu dire à Jean-Patrick plusieurs fois.  Il a raconté que la bataille psychologique fait rage dans son esprit entre les anges déchus et les monstres; un sorte de guerre céleste entre la beauté et la laideur joué dans son esprit.  

Mais je sais que Maurice dramatise à l'excès ses souffrances. En fait, il maîtrise l'art de se plaindre.  


















Au moment où j'ouvre la porte, une bouffée de bruit, un souffle brusque et intermittent des éclats de discussion fait de se disperser sur divers objets en différentes directions, se mêlent un instant à la rumeur du dehors.

Le crépitement de la bougie qui achève sur la table chant de beaucoup de commérages.
  Dans l'obscurité humide je constate Jean-Patrick et Maurice au comptoir.  Leurs négociations continuent.  Le coût de la vie a véritablement trop augmenté.  Ils sont entraînés par leur irréfragable tendance pour la bière, en font souvent des excès qui les dégradent.  Mais ce matin, ils sont calmes.  La tempête de débauche attarde sur l'horizon lointain.  Ils tâtonnent dans une vie alcoolique pour trouver la plus grande stimulation possible avant que tout se dissout.  

Ils s'engagent souvent en les petits escarmouches.  Je préférais papillonner entre entre leurs tracasseries.  Leurs arguments se fusionnent d'un aléatoire extrême; toujours en danger.  

Jean-Patrick écoute la voix de Maurice qui prétend poésie sans en mériter le nom.  L’idée de la voix de Maurice ne manque pas de susciter une forte surprise chez Jean-Patrick.  Il laisse la voix de Maurice si percutante la conduite de la mélodie douloureuse.  Maurice, qui est issue d'un foyer déchiré; son père alcoolique et violent.

Il sait exactement qui est Maurice, qui il est devenu mais personne peut expliquer les idées fécondes qui ont donner naissance à ce monstre.

Je constate toutes les odeurs du café.

J’ai la sensation récurrent de vivre un instant à la fois éternel et atemporel, un glissement 
d’instants de la conscience dans le temps qui constitue le hors de temps, des petits néants qui font partie de moi, puis s’en séparer.  Mais rien peut apprivoiser ce vertige quotidienne.   Je pense à l'infinie et dans l'infinie de toutes les dimensions y compris dans ma mémoire inconsciente.

C’est une ambition kantienne de me arracher du temps.  Je cherche l’affirmation de ma liberté en m’arrachent du temps dans un monde de perceptions que je projette sur des objets pour les éclairer. Mais cette liberté imaginaire de mon esprit n’affirme rien.  J’essaie de me convaincre que toute existence n’est pas dépendante des conditions d’espace et du temps.  Sans moi, l’espace et les temps ne sont rien.

La mémoire devient instable et peut être changée.  Je ne suis plus de force à noter certains souvenirs. Toute pensée imprégnée d'images incrustées dans l'intemporel.  

Un souvenir doit être rendu moins vif et donc plus gérable.  

Jean-Patrick a un goût pour les idées générales; le prestige de la théorie et pour les vues panoramiques.  Il étaye ses remarques d'une multitude de références sophistiquées.  Ses idées s'accompagnent d'ombres qui leur donnent leur densité.  Jean-Patrick a des cheveux gris et une barbe de deux ans aussi admiré que détesté par Maurice.  

Maurice est d'une extrême maigreur.  Il pèse rien à vrai dire.  Il marche dans le noir, inquiété  Il n'est pas capable de s'enraciné dans le quotidien.  

Il maîtrise l'art de se plaindre et se plait à démonter les rouages de chaque possibilité de bonheur pour la changer, en réajustant à sa manière en un système à un grand ennui avec des conséquences négatives qui brisent l’action et non pas le désir.  Il préfère se perdre dans ses rêves.

Il cherche souvent à anéantir la dignité de Jean-Patrick, à engendrer une situation, un état des choses qui rend Jean-Patrick la victime d’un processus de déshumanisation.  Maurice veut persécuter Jean-Patrick et projette sur lui les difficultés qu’il pourrait avoir lui même parce qu’il veut annihiler l’identité sociale de Jean-Patrick.  

Jean-Patrick a subi des manoeuvres de Maurice visant à exploiter des faits pour lui discréditer et le faire taire.  Nul besoin d’être intelligent pour comprendre la situation: Maurice essaie de restreindre sa liberté et de l’empêcher de s’exprimer.  Mais pourquoi?  Pense-il que Jean-Patrick est un stéreotype? Veut-il donc dévoiler les faux semblants, essayer de détourner 
l’acquis, les stéreotypes?  Veut-il montrer l’opposition entre la façade d’être complex de Jean-Patrick, et la réalité?  

Ma vie est marqué par de longues périodes de ne pas parler à personne; un arrêt prolongé sur la syllable de la voie solitaire.

J’arrive à la conclusion que il n’y a pas une réalité mais des réalités, chacune à la sienne, la pulsation de l’intérieure.

Jean-Patrick se dit qu’il faut avoir une capacité d’empathie pour la vie malmenée, la vie cassée de Maurice qui, suite d’une prise excessive d’anti-depresseurs et de la bière, a rêvé de sommets qu’il ne pourrait jamais atteindre.  Il voit Maurice déchu dans l’ombre au but d’une pénible exploration de son inconcient.  Il croit qu’il est le réceptacle des qualites de l’ombre, de trouble profound que Maurice est en train de refouler.  

Je marche les routes internes.

Maurice ne fait rien qui n'est pas accompagné pour les moins quelques centaines de mots explicatifs. C'est sa façon de pallier par surabondance du discours sa regrettable absence d'intelligence.  Il est né dans un état de médiocrité.  Toutefois, il rejette l’admiration servile qu’il ne reserve à personne.

et essaie de dévoiler les faux semblants.

Un jour, il va se soûler de plaisirs.  Il va vouloir jouer avec l’idée de «si»; la porte des possibilités qui naissent devant le trop plein de perspectives, d’un noceur abîmé par l’alcool.  

«Si cette nuit je...»

Jean-Patrick va murmurer cette pensée: «Si un autre monde est possible, expérimentons-la!»

«Mais oui!  C’est sur cet infini que se fracassent les révolutions!»

«Peuh.  La révolution ne fait rien qu’augmenter les allusions aux clichés des pignoufs.  Cela n’est pas la seule solution...liberté, impertinence, impudence.  Seuls les actes qui ne soient pas causées dans le passé pourraient être considéré comme une telle liberté.»

«Il pleut bien fort ce matin et si c’était de raisins blancs ou raisins noirs...»

«...et puis on les foule avec les pieds pour extraire le vin!»

«Hé bien!»

Je suis fort ennuyé par cette bourrasque de conversation.  Le vin pris avec excès abrutit ces hommes.  Tout le monde devient plus moche.  Ce monde est sale de bêtise.  Je cherche la guérison ou la destruction.

La pluie me rappelle aux mythes diluviens.  L’homme prolifère trop rapidement.  Quelqu’un a pris la décision de noyer tous les humains afin de récupérer le terre.  Mais en lieu de prendre la décision de ne pas tenter de détruire les humains, il a décidé d’instaurer la maladie et la misère pour diminuer la population.

Maurice a connue à plusieurs reprises l’approche de la fin.  La bataille psychologique fait rage dans son esprit entre les anges déchus et les montres; une sorte de guerre céleste dans son esprit.  Son imagination est trop fertile en inventions morbides.  Il dramatise à l’excès ses souffrances.  Il voit tout comme une victime.  Il affirme, sans l’ombre d’un regret, que la vie est réduite en cendres sous ses yeux.  

C’est une obsession de la confession et le besoin de punition.

Jean-Patrick veut découvrir pour Maurice les raisons de son goût de l’auto-destruction.  Si Maurice est destructeur en soi et malheureux en conséquence, pourquoi lutter pour un avenir meilleur?  Où est sa pulsion de l’auto-conservation?

Maurice cherche dans la consommation une manière de perdre le souvenir de la vie.  Il 
n’aspire qu’à se faire oublier de tous, perdre la conscience de soi, de ne rien garder en mémoire des tribulations, des calamités, des épreuves, des conséquences négatives.  C’est une volonté intentionnellement négative.

Mais où est la voile qu’il soulève qui permet de voir enfin la vérité?  Et quelle vérité?

Il préfère la quête effrénée de la jouissance immédiate comme la conséquence joyeuse de contempler ses prédictions les plus sombres.  Il a une volonté violent de satisfaire ses désirs à n’importe de quel prix; un nihilisme d’autosatisfaction.

Je sors une liste de ma poche des grandes peurs.  C’est ma manière à moi d’ériger une silence autour de moi, de me débarrasser de leur alcoolisme dérisoire.

Robert est derrière le comptoir, comme d'habitude.  Il est un peu dégagé.  Il offre une aristocratie amère de la désinvolture des sentiments; son visage pâle.  Un visage du ciment froid, bois dur.  Un visage du matin.  Un visage épuisé.  Un visage du monde.  Il a l'air d'avoir dormi sept heures sans débrider.  Il traite des mentalités de Jean-Patrick et Maurice comme la peste, comme une maladie contagieuse.   Chacun veut témoigner individuellement sur son présent.

Le décor est terriblement banal.  

Un inconnu assis à la table qui est le plus éloignée du comptoir.  Il lis un journal. Il ne retient que les informations qui lui conviennent et rejette celles qui ne lui conviennent pas.  Sa cigarette brûle dans un cendrier. Il est immuablement voué à mon destruction et à son autodestruction.  Je le sens fortement.  Il aborde sa vie avec un mélange d'ironie et haine.  

Son café refroidit.  J'ai l'impression que il exagère ses côtés hideux sans effort.  Il pense sans cesse du péché.  C'est évident que sa manière de percevoir les choses crée une réalité hideuse en lui.

Le dédain qu'il éprouve à mon égard est inquiétant.

Je cherche une cigarette.  Tout est trempé.  Je déteste la pluie.  Je déteste ce café. Je déteste moi-même.  Je commande un café.  Personne me demande comment je vais.  Je commande un paquet de Galloises.

J’ai le sentiment vague d'angoisse.  Je n'ai pas le point de repères.

Le café a une vue bornée.  Peu de lumière, peu d'ambition.  Ceux qui sont assis semblent d'avoir l'esprit borné.

Maurice souffle bruyamment à l'oreille de Jean-Patrick, "blablabla"




du 26 09 15

J'arrive au café tout trempé.

Le crépitement de la bougie qui achève sur la table chant de beaucoup de commérages.

Dans l'obscurité humide je constate Jean-Patrick et Maurice au comptoir.  Leurs négociations continuent.  Le coût de la vie a véritablement trop augmenté.  Ils sont entraînés par leur irréfragable tendance pour la bière, en font souvent des excès qui les dégradent.  Mais ce matin, ils sont calmes.  La tempête de débauche attarde sur l'horizon lointain.  Ils tâtonnent dans une vie alcoolique pour trouver la plus grande stimulation possible avant que tout se dissout.  

Ils s'engagent souvent en les petits escarmouches.  Jean-Patrick écoute la voix de Maurice qui prétend poésie sans en mériter le nom.  

Je constate toutes les odeurs du café.

J’ai la sensation recurrent de vivre un instant à la fois éternel et atemporel, un glissement 
d’instants de la conscience dans le temps qui constitue le hors de temps, des petits néants qui font partie de moi, puis s’en séparer.

C’est une ambition kantienne de me arracher du temps.  J’essaie de me convaincre que toute existence n’est pas dépendante des conditions d’espace et du temps.  Sans moi, l’espace et les temps ne sont rien.

La mémoire devient instable et peut être changée.

Un souvenir doit être rendu moins vif et donc plus gérable.  

Jean-Patrick a des cheveux gris et une barbe de deux ans aussi admiré que détesté par Maurice.  

Maurice maîtrise l'art de se plaindre et se plait à démonter les rouages de chaque possibilité de bonheur pour la changer, en réajustant à sa manière en un système à un grand ennui avec des conséquences négatives qui brisent l’action et non pas le désir.

Il cherche souvent à anéantir la dignité de Jean-Patrick, à engendrer une situation, un état des choses qui rend Jean-Patrick la victime d’un processus de déshumanisation.  Maurice veut persécuter Jean-Patrick et projette sur lui les difficultés qu’il pourrait avoir lui même parce qu’il veut annihiler l’identité sociale de Jean-Patrick.  

Jean-Patrick a subi des manœuvres de Maurice visant à exploiter des faits pour lui discréditer et le faire taire.  Nul besoin d’être intelligent pour comprendre la situation: Maurice essaie de restreindre sa liberté et de l’empêcher de s’exprimer.  Mais pourquoi?  Pense-il que Jean-Patrick est un stéréotype? Veut-il donc dévoiler les faux semblants, essayer de détourner 
l’acquis, les stéréotypes?  Veut-il montrer l’opposition entre la façade d’être complexe de Jean-Patrick, et la réalité?  

Ma vie est marqué par de longues périodes de ne pas parler à personne; un arrêt prolongé sur la syllabe de la voie solitaire.

J’arrive à la conclusion que il n’y a pas une réalité mais des réalités, chacune à la sienne, la pulsation de l’intérieure.

Jean-Patrick se dit qu’il faut avoir une capacité d’empathie pour la vie malmenée, la vie cassée de Maurice qui, suite d’une prise excessive d’anti-depresseurs et de la bière, a rêvé de sommets qu’il ne pourrait jamais atteindre.  Il voit Maurice déchu dans l’ombre au but d’une pénible exploration de son inconscient.  Il croit qu’il est le réceptacle des qualités de l’ombre, de trouble profond que Maurice est en train de refouler.  

Je marche les routes internes.

Maurice ne fait rien qui n'est pas accompagné pour les moins quelques centaines de mots explicatifs. C'est sa façon de pallier par surabondance du discours sa regrettable absence d'intelligence.  Il est né dans un état de médiocrité.  Toutefois, il rejette l’admiration servile qu’il ne réserve à personne.

et essaie de dévoiler les faux semblants.

Un jour, il va se soûler de plaisirs.  Il va vouloir jouer avec l’idée de «si»; la porte des possibilités qui naissent devant le trop plein de perspectives, d’un noceur abîmé par l’alcool.  

«Si cette nuit je...»

Jean-Patrick va murmurer cette pensée: «Si un autre monde est possible, expérimentons-la!»

«Mais oui!  C’est sur cet infini que se fracassent les révolutions!»

«Peuh.  La révolution ne fait rien qu’augmenter les allusions aux clichés des pignoufs.  Cela n’est pas la seule solution...liberté, impertinence, impudence.  Seuls les actes qui ne soient pas causées dans le passé pourraient être considérés comme une telle liberté.»

«Il pleut bien fort ce matin et si c’était de raisins blancs ou raisins noirs...»

«...et puis on les foule avec les pieds pour extraire le vin!»

«Hé bien!»

Je suis fort ennuyé par cette bourrasque de conversation.  Le vin pris avec excès abrutit ces hommes.  Tout le monde devient plus moche.  Ce monde est sale de bêtise.  Je cherche la guérison ou la destruction.

Je sors une liste de ma poche des grandes peurs.  C’est ma manière à moi d’ériger une silence autour de moi, de me débarrasser de leur alcoolisme dérisoire.

Robert est derrière le comptoir, comme d'habitude.  Il est un peu dégagé.  Il offre une aristocratie amère de la désinvolture des sentiments; son visage pâle.  Un visage du ciment froid, bois dur.  Un visage du matin.  Un visage épuisé.  Un visage du monde.  Il a l'air d'avoir dormi sept heures sans débrider.  Il traite des mentalités de Jean-Patrick et Maurice comme la peste, comme une maladie contagieuse.   Chacun veut témoigner individuellement sur son présent.

Le décor est terriblement banal.  

Un inconnu assis à la table qui est le plus éloignée du comptoir.  Il lis un journal. Il ne retient que les informations qui lui conviennent et rejette celles qui ne lui conviennent pas.  Sa cigarette brûle dans un cendrier. Il est immuablement voué à mon destruction et à son autodestruction.  Je le sens fortement.  Il aborde sa vie avec un mélange d'ironie et haine.  

Son café refroidit.  J'ai l'impression que il exagère ses côtés hideux sans effort.  Il pense sans cesse du péché.  C'est évident que sa manière de percevoir les choses crée une réalité hideuse en lui.

Le dédain qu'il éprouve à mon égard est inquiétant.

Je cherche une cigarette.  Tout est trempé.  Je déteste la pluie.  Je déteste ce café. Je déteste moi-même.  Je commande un café.  Personne me demande comment je vais.  Je commande un paquet de Galloises.

J’ai le sentiment vague d'angoisse.  Je n'ai pas le point de repères.

Le café a une vue bornée.  Peu de lumière, peu d'ambition.  Ceux qui sont assis semblent d'avoir l'esprit borné.

Maurice souffle bruyamment à l'oreille de Jean-Patrick, "blablabla"



****

J'arrive au café tout trempé.

Le crépitement de la bougie qui achève sur la table chant de beaucoup de commérages.

Dans l'obscurité humide je constate Jean-Patrick et Maurice au comptoir.  Leurs négociations continuent.  Le coût de la vie a véritablement trop augmenté.  Ils sont entraînés par leur irréfragable tendance pour la bière, en font souvent des excès qui les dégradent.  Mais ce matin, ils sont calmes.  La tempête de débauche attarde sur l'horizon lointain.  Ils tâtonnent dans une vie alcoolique pour trouver la plus grande stimulation possible avant que tout se dissout.  

Ils s'engagent souvent en les petits escarmouches.  Jean-Patrick écoute la voix de Maurice qui prétend poésie sans en mériter le nom.  

Je constate toutes les odeurs du café.

J’ai la sensation pléonastique de vivre un instant à la fois éternel et atemporel, un glissement d’instants (de la conscience dans le temps constitue le hors de temps), des petits néants.  C’est une ambition kantienne de me arracher du temps.  J’essaie de me convaincre que toute existence n’est pas dépendante des conditions d’espace et du temps.  Sans moi, l’espace et les temps ne sont rien;

Jean-Patrick a des cheveux gris et une barbe de deux ans aussi admiré que détesté par Maurice.  

Maurice maîtrise l'art de se plaindre et se plait à démonter les rouages de chaque possibilité de bonheur pour la changer, en réajustant à sa manière en un système à un grand ennui avec des conséquences négatives.  

Il ne fait rien qui n'est pas accompagné pour les moins quelques centaines de mots explicatifs. C'est sa façon de pallier par surabondance du discours sa regrettable absence d'intelligence.  Il est né dans un état de médiocrité.  

Un jour, il va se soûler de plaisirs.  Il va vouloir jouer avec l’idée de «si»; la porte des possibilités qui naissent devant le trop plein de perspectives, d’un noceur abîmé par l’alcool.  

«Si cette nuit je...»

Jean-Patrick va murmurer cette pensée: «Si un autre monde est possible, expérimentons-la!»

«Mais oui!  C’est sur cet infini que se fracassent les révolutions!»

«Peuh.  La revolution ne fait rien qu’augmenter les allusions aux clichés des pignoufs.  Cela n’est pas la seule solution...liberté, impertinence, impudence.  Seuls les actes qui ne soient pas causées dans le passé pourraient être considéré comme une telle liberté.»

Robert est derrière le comptoir, comme d'habitude.  Il est un peu dégagé.  Il offre une aristocratie amère de la désinvolture des sentiments; son visage pâle.  Un visage du ciment froid, bois dur.  Un visage du matin.  Un visage épuisé.  Un visage du monde.  Il a l'air d'avoir dormi sept heures sans débrider.  Il traite des mentalités de Jean-Patrick et Maurice comme la peste, comme une maladie contagieuse.   Chacun veut témoigner individuellement sur son présent.

Le décor est terriblement banal.  Ce monde est sale de bêtise.  Je cherche la guérison ou la destruction.

Un inconnu assis à la table qui est le plus éloignée du comptoir.  Il lis un journal. Il ne retient que les informations qui lui conviennent et rejette celles qui ne lui conviennent pas.  Sa cigarette brûle dans un cendrier. Il est immuablement voué à mon destruction et à son autodestruction.  Je le sens fortement.  Il aborde sa vie avec un mélange d'ironie et haine.  

Son café refroidit.  J'ai l'impression que il exagère ses côtés hideux sans effort.  Il pense sans cesse du péché.  C'est évident que sa manière de percevoir les choses crée une réalité hideuse en lui.

Le dédain qu'il éprouve à mon égard est inquiétant.

Je cherche une cigarette.  Tout est trempé.  Je déteste la pluie.  Je déteste ce café. Je déteste moi-même.  Je commande un café.  Personne me demande comment je vais.

Le sentiment vague d'angoisse.  Je n'ai pas le point de repères.

Le café a une vue bornée.  Peu de lumière, peu d'ambition.  Ceux qui sont assis semblent d'avoir l'esprit borné.


Maurice souffle bruyamment à l'oreille de Jean-Patrick, "blablabla"



ancienne version

J'arrive au café tout trempé.



Le crépitement de la bougie qui achève sur la table chant de beaucoup de commérages.



Dans l'obscurité humide je constate Jean-Patrick et Maurice au comptoir.  Les négociations continuent.  Le coût de la vie a véritablement trop augmenté.  Ils sont entraînés par leur irréfragable tendance pour la bière, en font souvent des excès qui les dégradent.  Mais ce matin, ils sont calmes.  La tempête de débauche attarde sur l'horizon lointain.  Ils tâtonnent dans une vie alcoolique pour trouver la plus grande stimulation possible avant que tout se dissout.  

Ils s'engagent souvent en les petits escarmouches.  Jean-Patrick écoute la voix de Maurice qui prétend poésie sans en mériter le nom.  

Jean-Patrick a des cheveux gris et une barbe de deux ans aussi admiré que détesté par Maurice.  

Maurice a maîtrisé l'art de se plaindre.  En fait, il ne fait rien qui n'est pas accompagné pour les moins quelques centaine de mots explicatifs. C'est sa façon de pallier par surabondance du discours sa regrettable absence d'intelligence.  Il est né dans un état de médiocrité.  



Robert est derrière le comptoir, comme d'habitude.  Son visage pâle.  Un visage du ciment froid, bois dur.  Un visage du matin.  Un visage épuisé.  Un visage du monde.  Il a l'air d'avoir dormi sept heures sans débrider.  Il traite des des mentalités de Jean-Patrick et Maurice comme la peste, comme une maladie contagieuse.   Chacun veut témoigner individuellement sur son présent.


Le décor est terriblement banal.  Ce monde est sale de bêtise.  Je cherche la guérison ou la destruction.



Un inconnu assis à la table qui est le plus éloignée du comptoir.  Il lis un journal. Il ne retient que les informations qui lui conviennent et rejette celles qui ne lui conviennent pas.  Sa cigarette brûle dans un cendrier. Il est immuablement voué à mon destruction et à son autodestruction.  Je le sens fortement.  Il aborde sa vie avec un mélange d'ironie et haine.  

Son café refroidit.  J'ai l'impression que il exagère ses côtés hideux sans effort.  Il pense sans cesse du péché.  C'est évident que sa manière de percevoir les choses crée une réalité hideuse en lui.

Le dédain qu'il éprouve à mon égard est est inquiétant.



Je cherche une cigarette.  Tout est trempé.  Je déteste la pluie.  Je déteste ce café. Je déteste moi-même.  Je commande un café.  Personne me demande comment je vais.

Le sentiment vague d'angoisse.  Je n'ai pas le point de repères.

Le café a une vue bornée.  Peu de lumière, peu d'ambition.  Ceux qui sont assis semblent d'avoir l'esprit borné.

Maurice souffle bruyamment à l'oreille de Jean-Patrick, "blablabla"


Chapitre 3: L'anthologie du désespoir

Chapitre 3: L'anthologie du désespoir (plutôt son histoire)

l'humour noir est la politesse du désespoir

VOYOU: Homme généralement jeune au comportement grossier et provocant, de mœurs douteuses et sans moralité.  Accent des voyous de Paris; voyou notoire; voyous en casquette. Le vin coulait en ruisseaux, mouillait les pieds, les voyous buvaient dans des culs de bouteille, et vociféraient en titubant (Flaub., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 114)
Rimbaud le voyou

la petite chambrette
je me comporte très vite, très mal.
essayer de voyager gratuitement
je m'en merde de tout le monde.
un sale petit con
je n'ai plus des désillusions

elle me trouve drôle
débouché.

travailler maintenant?  jamais, je suis en grève.

Verlaine attends une lettre
Moi, sans flamme.

Je me suis tranquillement installé dans le salon.

ses genoux au estomac en tremblant.
L'histoire authentique;
plus d'argent
misérablement ensembles.

Le commun éclat.

Le vin coulait et nos bouches regorgent des phrases bizarres, les mots lugubres:

l'expérience poétique est
l’alchimie de l'ambition et de corruption.

je ne cesse de m'engager dans toutes sortes de
ma propre connaissance.

il faut être voilant.
je me voile, je me cache sous 
l'inconnu.

Je perds mon éclat.

la rage.  Moi.
l’irréalité de la vie.
Ma passion noire.

Pourquoi?

J'arrive à l'inconnu.  Les mirages sont multipliés,
couverts des froides sueurs.