Wednesday 5 August 2015

Chapitre 4 Une Blessure Sanglante

Elle a une visage plein d'une grâce mélancolique.  Ses lèvres, écarlates qui inspire une sombre tristesse.  Une contenance triste et lugubre.  Elle est une poisson de moyen age.  (j'entends les pensées de Jean-Patrick et Maurice)

J'ai peur d'elle.

Je navigue entre un foisonnement et la possibilité de pouvoir d'isoler sans vraiment trouver ma voie.

Son arrivée me rappelle qu'il me manque le goût d'être ensemble avec quelqu'un.  Souvent mon goût de silence m'attire à l'étrangeté de Satie au détriment de la conversation.  Rien d'étonnant.  Je me souviens que c'était lui qui a dit qu'il est un triste, un mélancolique, un pleureur, comme la saule.  Et après ou avant, sa pièce Vexations, écrite en 1893, est composée d’un motif à répéter 840 fois de suite sans interruption.  Cela, je comprends.  Mais elle qui vient d'arriver, je ne comprends pas du tout.

J'organise mes pensées selon les difficultés que j'ai dans mes improvisations conversationnelles.   J'ai besoin de la sûreté de la quotidienneté conversationnelle.  J'ai trop de difficultés dans mes improvisions.  Pour l'instant, il faut éviter les libres-échanges.  Je sais que le but et l'ordre doit être précisé d'avance.  Néanmoins je ne veux précipiter les choses.

Je pense qu'afin de m'aider je dois remplacer un vocabulaire simple et familier par des mots beaucoup plus abstraits.

Elle m'approche, son visage plein d'une grâce mélancolique.

Je me panique.  Je désigne une idée.  J’utiliserai un sentiment sans réalité concrète en lieu d'utiliser les noms concrets pour designer des choses ou des êtres réelles que je peux toucher ou sentir.  En faisant cela, mes alarmes internes seront calmées.

Elle semble de se moquer de moi sans rien dire, de prendre un malin plaisir à me faire souffrir.  Mes pensées s'enchaînent frénétiquement.

Elle lance son regard vers moi me donnant toute de suite une sensation étrange à la tête très localisé, comme un pincement.  Cette sensation arrive souvent dans mes épisodes anxieux, qui correspond au crise d'anxiété.

J'essaie de lui imaginer les jambes en l'air comme une femme qui manifeste une penchant excessif pour les plaisirs charnels.  Qu'est ce qui l'empêche de briser ses entraves?  Un carcan de l'idéologie et de la tradition?  L'incapacité de perdre toute pudeur que d'oser agir ainsi?  Une sorte de délicatesse qui lui empêche de réagir?

La sexe n'est pas à ses yeux.  Elle ne peut pas s'affranchir des chaines et des tabous.

Elle ne cherche pas la plus grand stimulation possible le plus rapidement possible, des relations brèves et transitoires.

Mais non.  Elle répond avec ses yeux.  J'assiste à une baisse du lien émotionnel dans l'océan de tristesse.  Ses mots sont fragmentaires, sans liaison.  C'est une opération chamanique, c'est silence.

Elle ne délaisse jamais ceux qui espèrent en elle.

J'essaie de pallier ma faute d'avoir pensé une telle chose.

Ce sont des faits qu'il vaut mieux ensevelir dans l'oublie.

Nous sommes mariés en sourdine.  Entre nous, une transaction secrète; silencieuse.  Mes yeux, ses yeux.  Mes oreilles qui cherchent sa chair sonore.  Maintenant ou jamais.  Tomber amoureux?  Je constate déjà la poussière accumulée sur la mémoire de nos bises.

Non, je ne peux pas marionnetiser cette femme.  Elle n'existe pour moi.  Elle existe pour elle, comme moi.  Elle réalise qu'il faut d'abord me faire désapprendre toutes mes défauts que j'ai acquis au fil des années.  Elle reconnait que je dois irriguer mes mauvaises idées et implanter de moi même un nouveau moi.  Je suis flatté de réussir.  J'ai besoin d'elle sans la connaître.

Mon imagination brûle avec des possibilités.

Je dois me soumettre des centaines d'improvisations afin de raffiner l'avenir.  

Mais avant cela, je considère touts les mots qui commencent avec la lettre "v", la forme que j'imagine lorsque j'imagine ses jambes en l'air.



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